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artist : FOREVER PAVOT

Release date :
genres : FRENCH POP/ WEIRD POP/ ROBOT POP
format : CD/LP/ DIGITAL
reference : BB190

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FOREVER PAVOT “MELCHIOR vol1”

ENGLISH TEXT BELOW

Emile Sornin a un robot dans sa vie. C’est pas de l’amour, c’est pas de l’amitié non plus, et c’est chez Born Bad que Forever Pavot sort un album pour en parler. Après quelques albums de studio bravement pop, ainsi qu’une petite collection de BO, Emile a eu besoin d’un break. Pour y mettre fin, en bon flemmard hyperactif, avec Jonas Euvremer, il s’est lancé dans la fabrication d’un automate dont la fonction était de lui simplifier la vie. Melchior, qui donne son nom au disque, a une gueule de mannequin de ventriloque, deux mains gauches, des fringues preppy, et un cerveau de silice. Ce cousin boy-scout de Bender doit se fader les entretiens et les réseaux sociaux à la place d’Emile Sornin, prendre la lumière pour lui garantir une sieste à l’ombre. Le plan a marché admirablement : Melchior gère la promo, et son existence même a remis notre homme au boulot.

Ce nouvel album, c’est un dérapage controlé sur l’échangeur qui connecte son dernier disque « L’idiophone », à une nouvelle artère nettement plus phat et quasi totalement anglophone. Pur cholestérol sous les peaux, et basse subcontinentale dans nos visages : ce disque a été electroniqué savamment par Melchior. Le demi-androïde partage d’ailleurs avec Sornin les crédits de composition et les parties vocales de ce disque, vocodées savemment, avec du beau linge en featuring. Pas jaloux, il laisse la place à une invitée de choix sur « UFO » et « Waiting for the sign » : l’increvable Lispector, Julie Margat, qui chante et cosigne les paroles de ces deux bang- bangers, qui posent le cadre narratif avec brio. Kumisolo, délicate japonaise in Paris, lui a aussi envoyé « Postcard », véritable vapeur de chanson, qui prend le volume d’une barbapapa dans une fête foraine d’arrangements. Domotic, qui mixe et coproduit, co-frappe sur « Count to 10 », crossover hip-hop / kraut goût BEAK> avec, comme l’ensemble de cet album, une tendance à faire plus avec moins. Petite révolution, Forever Pavot, jadis quasi big-band en concert, tournera en trio basse /batterie / clavier-chant, avec Melchior en guest.

Emile Sornin a beau salement se dévergonder, Pavot reste forever lié à une certaine tradition de la musique de cinéma des trente glorieuses. On se refait pas totalement. Les tontons Ennio Morricone & François de Roubaix font des cameos façon Hitchcock : des apparitions discrètes qu’on guette avec plaisir (arrangements de phonèmes en cascades syncopées à la fin de « UFO », et puis faites pas les difficiles, vous reprendrez bien un peu de tiramisu clavicorde/ ondioline).

De disque en disque, Emile Sornin est devenu un analphabète musical de plus en plus lettré. Ca commence à s’entendre qu’il s’y entend en arrangements. Ca contrepointe dans les fourrés de cette musique touffue, maquis de trouvailles anciennes et modernes. « Le robot gentilhomme », habile pastiche de Jean-Baptiste Lully, tiendrait quelques rounds face à Wendy Carlos. Son amour courtois pour les vieilleries de qualité s’exprime aussi sur « Skyway », hochement de tête appuyé au regretté Pierre Arvay, le Colonel Sanders des nuggets de l’illustration musicale.

Bref, ce nouveau flirt n’est pas du tout une relation toxique, Melchior est sous-titré « Vol. 1 » : la robo-bromance continuera.

Halory Goerger

///////////ENGLISH////////////////

Emile Sornin has a robot in his life. It’s not love, but it’s not friendship either, and Forever Pavot is releasing an album documenting the affair on Born Bad. After a bunch of bold pop studio albums and a small stack of soundtracks, Emile needed a break. To put an end to it, he embarked with handyman extraordinaire Jonas Euvremer on the manufacture of an automaton destined to make his musician’s life easier. Melchior, who gave his name to the record, has the face of a ventriloquist’s dummy, two plastic left hands, preppy clothes and a primitive logic circuit. This goodie two-shoes cousin of Bender’s is supposed to be doing the interviews and deal with socials for Emile. The plan worked admirably : Melchior is a perfect cover-boy, and his very existence has put our man back to work.

They set a path for phat electronic ventures (and by the way, mostly english-speaking). Sub- continental bass & massive drums, heavy-footed and unabashed : as much appreciated as unexpected. The half-android shares songwriting credits and vocal parts vocoded to perfection. Not a jealous lad, Melchior makes way for a guest of choice on “UFO” and “Waiting for the sign” : Lispector. Julie Margat sings and collaborated on the lyrics for these two bangers that provide a lot of context (robot angst is real). Kumisolo, our favorite Japanese « it » girl in Paris, also sent her “Postcard”, more vapour than song, unreal musical cotton candy of arrangements.

Domotic, who mixes and co-produces, gives a nice spin to “Count to 10”, a hip-hop/kraut crossover with a BEAK> flavour. The Forever Pavot, once a big-band, will be touring as a bass/ drums/keys & vocals trio, with Melchior as guest.
Record after record, Emile Sornin has become an increasingly literate musical illiterate. When needed, his music can still become a thicket of ancient and modern finds. « Le robot gentilhomme », a skillful pastiche of baroque composer Jean-Baptiste Lully, would stand a few rounds against Wendy Carlos. His love for oldies also shines through “Skyway”, a nod to the late Pierre Arvay, France’s Colonel Sanders of library music nuggets.

Forever Pavot may have gone wild, but remains indebted vis-à-vis the golden age of film music. Forebears deluxe Ennio Morricone & François de Roubaix make Hitchcock-style cameos: discreet appearances that you’ll watch out for (those syncopated cascades of syllables at the end of « UFO », and I guess we can indulge with some clavichord/ondioline Victoria sponge). His new flirt is all but a toxic relationship. « Melchior, Vol. 1 »: the robo-bromance is not over yet.

Halory Goerger