INFOS RELEASES

artist : VARIOUS

Release date : November 13, 2015
genres : BOOGIE / FUNK / RAP / DISCO
format : CD / VINYL / DIGITAL
reference : BB077

BB077 CHEBRAN – French Boogie 1981-1985

« Chébran, c’est déjà un peu dépassé, vous auriez dû dire câblé ! » (François Mitterrand dans Ca nous intéresse Monsieur le Président, présenté par Yves Mourousi sur TF1, le 25 avril 1985)

 Dans la France de Mitterrand, les modes filent  comme les gouvernements. Toujours dans le vent, les jeunes du début des années 80 butinent avec légèreté chaque indispensable nouveauté. Confiante dans l’avenir du Minitel, décomplexée par les discussions sexys des radios-libres naissantes, cette génération rose rêve de clubs de vacances et de pistes de danse. Témoignage ludique des années fric et toc, le French Boogie en est la bande-son idéale.

Reflet d’une époque où tout semble encore possible, ce qu’Internet appelle aujourd’hui French Boogie désigne un funk synthétique aux couplets parfois scandés annonçant l’arrivée prochaine du rap hexagonal. Assimilée au post disco, se nourrissant de la musique black, et flirtant parfois avec la new wave, cette pop insouciante aux paroles potaches a le goût pour les plaisirs faciles, la frime, et les vacances au soleil. Une musique en phase avec son époque, qui glorifie au passage le luxe, la réussite et un certain mode de vie consumériste incarné notamment par Bernard Tapie.

Capture d’écran 2015-10-26 à 12.49.38Dans les boîtes de nuit populaires de l’époque, telles la Main Bleue de Montreuil et l’Echappatoire de Clichy-sous-Bois où officiait le DJ Micky Milan, un public enthousiaste découvre toute une vague de musiciens influencés autant par la variété française que par Sugar Hill Gang ou Kurtis Blow. La plupart des artistes du début s’investissent sincèrement, mais comme souvent en France quand arrive un courant musical, la dérision et la légèreté vont vite servir de subterfuge pour imposer ce nouveau style. Un cocktail explosif, où le son de New-York s’accommode de textes franchouillards improbables, et qui rappellera à certains l’univers des comédies farfelues de Max Pécas ou de Claude Zidi. Cette scène prolifique, issue en partie de la communauté juive de l’époque, cherche la baraka, et essaye de décrocher la timbale avec les moyens du bord. Personnalités médiatiques, inconnus en quête de gloire et autres stars d’un soir tentent le tube avec plus ou moins de succès. Hormis « Vacances j’oublie tout »  d’Elégance, « Un fait divers et rien de plus » par Le Club, ou « Chacun fait ce qui lui plaît » de Chagrin d’amour (produit par Patrick Bruel), la funk en France, c’est l’histoire d’un braquage raté. 

Reflet d’une époque où tout semble encore possible, ce qu’Internet appelle aujourd’hui French Boogie désigne un funk synthétique aux couplets parfois scandés annonçant l’arrivée prochaine du rap hexagonal. Assimilée au post disco, se nourrissant de la musique black, et flirtant parfois avec la new wave, cette pop insouciante aux paroles potaches a le goût pour les plaisirs faciles, la frime, et les vacances au soleil. Une musique en phase avec son époque, qui glorifie au passage le luxe, la réussite et un certain mode de vie consumériste incarné notamment par Bernard Tapie.

Capture d’écran 2015-10-26 à 12.51.34

Dans les boîtes de nuit populaires de l’époque, telles la Main Bleue de Montreuil et l’Echappatoire de Clichy-sous-Bois où officiait le DJ Micky Milan, un public enthousiaste découvre toute une vague de musiciens influencés autant par la variété française que par Sugar Hill Gang ou Kurtis Blow. La plupart des artistes du début s’investissent sincèrement, mais comme souvent en France quand arrive un courant musical, la dérision et la légèreté vont vite servir de subterfuge pour imposer ce nouveau style. Un cocktail explosif, où le son de New-York s’accommode de textes franchouillards improbables, et qui rappellera à certains l’univers des comédies farfelues de Max Pécas ou de Claude Zidi. Cette scène prolifique, issue en partie de la communauté juive de l’époque, cherche la baraka, et essaye de décrocher la timbale avec les moyens du bord. Personnalités médiatiques, inconnus en quête de gloire et autres stars d’un soir tentent le tube avec plus ou moins de succès. Hormis « Vacances j’oublie tout »  d’Elégance, « Un fait divers et rien de plus » par Le Club, ou « Chacun fait ce qui lui plaît » de Chagrin d’amour (produit par Patrick Bruel), la funk en France, c’est l’histoire d’un braquage raté. 

Si quelques tubes permettent à certains de se payer une place au soleil ailleurs qu’au Club Med, le mouvement s’essouffle rapidement, mettant de côté franches personnalités motivées à la carrière éclair, et les opportunistes déçus d’avoir raté leur « coup ». Dès lors en 1984, le French Boogie « déjà fatigué » se fond à son tour dans de nouveaux genres. D’un côté, la culture rap et breakdance (via l’émission H.I.P.H.O.P. de Sydney ou celle de Dee Nasty sur Radio Nova) continue de perpétrer son phrasé à travers un univers plus urbain. De l’autre, c’est l’italo, le new beat et la house qui prennent le pas sur la piste de danse et affirment encore plus la volonté de créer une musique de club.

Coincé entre l’ère du disco et celle des musiques électroniques modernes, le French Boogie se résumera ainsi à un courant musical de transition, un témoignage original du brassage des cultures populaires et underground de l’époque. Si le genre a hâtivement été classé comme anecdotique malgré son groove synthétique précurseur et ses lignes de basses imparables, ses excentricités révèlent à force d’écoute une certaine poésie de l’éphémère, et incarnent presque malgré elles une certaine avant garde. A la source de courants majeurs, et pourtant sans clivage, sans prise de tête, c’est une musique avant tout pour faire la fête.

Capture d’écran 2015-10-26 à 12.50.47

//////////////////////////////////////////////////
“Switched-on is already a bit outdated, you should have said wired-on!” (François Mitterrand interviewed by Yves Mourousi on TF1, in Tell us more, Mister President, April 25th 1985)

This is France in the Mitterrand years: fashions fleet as fast as governments. In the early eighties, the happy-go-lucky gather the nectar of each and every new release. Believing in a bright future for videotex, and loosened up by the sexy talks broadcasted on the budding pirate radios, the new generation dreams of dance floors and holiday clubs. French Boogie, which preserves the spirit of these years of boodle and bunkum, is the ideal soundtrack to their dreams.

What the web now refers to as French Boogie is some synthetic funk reflecting the spirit of those days when nothing was impossible, or so it seemed. Its syncopated flow heralded the dawning of French rap. Often considered as some kind of post-disco, inspired as much by black music as by new wave, this carefree pop music with bawdy lyrics indulged in simple pleasures: holidays, swank and sun were recurrent themes. Totally in tune with its time, it incidentally glorified luxury, success, and a certain consumerism embodied, for instance, in Bernard Tapie.

In popular clubs such as La Main Bleue in Montreuil, or L’Echappatoire in Clichy-sous-Bois – where Micky Milan could be seen behind the decks – an enthusiastic audience discovered this new sonic wave, influenced as much by French pop as by Sugar Hill Gang or Kurtis Blow. The artists who first launched the movement engaged in it wholeheartedly, but as often the case with new music trends in France, humour and casualness quickly became a decoy to impose a new style. This explosive mixture, in which startling and typically Frenchy French lyrics go along New-York-style tunes, is sometimes reminiscent of the kinky comedies directed by Max Pécas or Claude Zidi. On this prolific scene, partly originating from the Jewish community, everybody was looking for success, trying to hit the jackpot with what was to hand. Famous media personalities, one-hit wonders or John Does in quest of fame, all had a go at French Boogie – more or less successfully. Apart from « Vacances j’oublie tout »  by Elégance, « Un fait divers et rien de plus » by Le Club, or « Chacun fait ce qui lui plaît » by Chagrin d’amour (produced by Patrick Bruel), very few songs became hits: the story of funk in France is that of a half-baked robbery.

In this myriad of new musicians, the very young François Feldman and Phil Barney pioneered a fresh and hybrid style. Other well-known artists like Gérard Blanc from Martin Circus (Attaché Case), Richard de Bordeaux (Ich), or Jean-Pierre Massiera (Anisette, Pirate Scratch Band, Mandrake, Scratch Man…) added an eccentric touch to this sound-wave, making it often entertaining, and sometimes showy.

Capture d’écran 2015-10-26 à 12.55.43Singers like Agathe (the author of “La Fourmi” and of the hit song “Je ne veux pas rentrer chez moi seule”) were far more than just window dressing. They even tried to give an ironic and subversive twist to this rather harmless genre. The very vindictive rebel Gérard Vincent shared in this spirit, but as a whole, French Boogie became associated with nonchalance and sauciness. Thus, Stéphane Collaro, Gérard Jugnot, Alain Gillot Pétré and other TV clowns would clumsily contribute to this French variation on funky sounds. In a few but intense years, French Boogie gave all the tips to party with style. 

If some hits made it possible for the happy few to get a real house under truly exotic palm trees, the wave actually ebbed away very quickly, leaving quite a few musicians stranded on the shore. Whether they were sincerely motivated, or simply opportunistic, they had failed. In 1984, French Boogie was already breathless, and got merged with other genres: on the one hand, rap and breakdance adapted its flow to a more urban world, especially with Sydney’s show, H.I.P.H.O.P, and Dee Nasty’s broadcasts on Radio Nova; on the other, italo, new beat and house began to rule over dance floors, even more strongly asserting the will to develop music for clubs. 

Squeezed in between the age of disco and that of modern electronic music, French Boogie was a transitional phase, but it remains an amazingly refreshing testimony to the intermingling of pop and underground cultures. The genre was hastily categorized as anecdotal in spite of its pioneering synthetic groove and matchless bass lines. An attentive ear will discover the poetry of the ephemeral beyond the eccentricities of the genre, as well as a certain unexpected avant-gardism. At the origin of major music trends, always cheerful and catchy, French Boogie is what you need to party.